La petite maison du pont abrita au cours des ans un flot considérable d’individus. Il y eut naturellement les Déry, et avant eux les Pommereau, mais également un défilé de visiteurs de passage avec qui les familles des gardiens durent partager leur humble demeure. En fait, la maison se donnait, malgré sa petite taille, des allures d’auberge. On y offrait, dans un modeste confort rustique, le gîte et le couvert. En profitèrent avec plaisir, les voyageurs utilisant les services de diligence et, bien sûr, les pêcheurs sportifs avides de prises.
Pour bien les accueillir, des petites chambres munies de lits superposés s’élevèrent au fil des ans. Les visiteurs purent aussi profiter de la bonne cuisine des femmes de la maison. À la suite du départ des Déry, la Donnacona Paper, nouvelle propriétaire des lieux, hébergea dans la demeure des employés et des invités de marque de la compagnie. Enfin, il semble qu’au tournant des années 1960, des familles auraient été locataires des lieux quelque temps. La maison Déry aura vu défiler son lot d’hommes et de femmes ! Certains racontent que par temps calme, lorsque le chant de la rivière se fait discret, on peut entendre, émanant d’entre les murs, la voix de ceux et celles qui ont logé dans la maison.