Les Déry, héros de notre histoire, s’installèrent dans la maison en 1816.
Joseph, celui que l’on appela « le premier », venait d’être nommé péager. À 45 ans, il était marié à la belle Louise Noreau. Quand la mort l’emporta en 1822, il avait eu le temps de fabriquer neuf enfants.
Louis, son troisième, hérita du poste à 24 ans. Avec son épouse Marguerite, il prit soin de la maison, du pont et du site. Leur règne fut marqué par un événement saisissant : l’effondrement devant leurs yeux du tablier du pont en 1829.
Louis prit sa retraite en 1859 au profit d’Edwin, 26 ans, son quatrième. Avec sa femme Louise, Edwin profita de l’agrandissement de la maison réalisé en 1864. Grand fumeur de pipe, il décéda d’un chancre de pipe (cancer de la bouche) en 1900.
Edmond44 ans, époux de Désilda Brousseau, hérita à son tour de la tâche. Sans enfant, le couple prit en « élevage » en 1902, Edmond, le neveu de Désilda. C’est lui qui devait reprendre la charge de son père adoptif. Malheureusement pour lui, le péage fut aboli en 1910.
En 1936, Edmond Déry, l’âme en peine, quitta la maison que sa famille avait habitée pendant 120 ans sans jamais pouvoir en être propriétaire. Il partit vivre au village chez Edmond Brousseau son « fils » de cœur.